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221. L'ENFER AU PARADIS
L'enfer, sur la jetée, jetait son feu d'écume, nulle âme, à cette heure, ne pouvait s'en approcher
Nuages, poudrés aux cendres d'écume, s'invitent à la mer tempête, grondant l'humeur du Finistère, qu'on ne sait plus très bien où est passé le bleu de l'onde et si ses tourbillons nous ouvrent les portes de l'Enfer
La vague raide s'élance, écumant sa blancheur mousseuse en éventail
Franges d'écumes en ligne répètent inlassablement leur chorégraphie
L'oeil du cyclone, à la crinière enfumée de lion de mer, nous regarde de toute sa puissance, l'animal est en marche, on ne peut plus l'arrêter, sa force, immense, déploie le rideau étanche qui nous cache l'horizon
La colère gronde, au souffle, jaillit son humeur incontrôlable, que rien ne vient apaiser
L'ENFER AU PARADIS
Comme la mer se démonte, là-bas au Finistère, rien n'est plus beau que passer du Paradis à l'Enfer,
Quand les flots, rugissant, coiffent et décoiffent l'écume des rochers affleurant, virevoltent vagues.
Le Diable est entré dans la danse, dont on entend au loin le rire moqueur, narquois, âpre aux vents,
Qui, décuplant sa colère, lance avec élan sur la digue moult accès de violence au rythme incessant.
Et la houle qui n'en finit pas de tourner, déchaînant les déferlantes, mêlées au sable qu'elle drague,
Vient heurter le phare, balayer de paquets de mer la jetée où osent s'aventurer quelques reporters.
Nuages poudrés aux cendres d'écume s'invitent à la mer tempête, grondant l'humeur de Porspoder
Que l'on ne sait plus très bien où est passé le bleu de l'onde,si l'on est encore bien face à Ouessant.
L'horizon se restreint et franges embrumées jaillissent,répétant inlassablement cette chorégraphie
L'œil du cyclone à la crinière enfumée de lion de mer déroule la gestuelle au son de cette rhapsodie
Dont le décor immense, emportant avec lui nos émotions les plus intenses face au vent tournoyant,
Où, irisée de vertes noirceurs, une mousse de blancheur enguirlande leur ballet chaotique et si fier.
La langue pendante, laissant une trace mousseuse blanche sur son passage et ruisselant sa misère,
Au temps de la marée, la bête bave encore et, d'un miroir d'eau, elle dévale les étages en espaliers,
Crêtes de chrysoprases taillées à la serpe sur cette mer démontée, habillant au loin sa verte nudité.
L'orchestre reprend le rythme enchanteur d'une valse pour calmer le tempo qui avait su l'emporter,
Fait briller le feu de ses joyaux aux couleurs illuminées, entrainée par un renaissant soleil miroitier,
Passant de Rachmaninov à Strauss, tel Chevalier à la Rose, ôtant les épines cinglantes de sa colère.
Qu'elle nous jette son œil noir, qu'elle soit vaporeuse, chaloupant son humeur changeante, la mer,
Qui détient la beauté du monde en ses flots, nourrit toutes les espérances de nos regards aimants.
Comme on s'accroche à un bienaimé qui, de temps en temps, sait nous montrer son tempérament,
La tempête est, à l'humeur, le son de cloche qui fait parfois vaciller les plus amoureux des amants,
Qui grondent leur colère mais, sachant se réconcilier en regardant les étoiles briller au firmament,
La mer, nous faisant osciller d'une marée à l'autre, nous fera toujours trouver le Paradis en Enfer.
L'œil noir, la vague jette son regard à l'écume fumante, en colère, elle est resplendissante, vaporeuse, en nous chaloupant sa danse saccadée et entraînante au rythme de ses humeurs changeantes
Franges irisées de vertes noirceurs, l'écume blancheur enguirlande l'élan de leur ballet chaotique
Comme un escalier d'eau, dévalant ses étages en espaliers
La langue pendante, la bête bave encore son écume mousseuse sur la grève, relents de colère qu'engendre la marée, attendant le soleil après la tempête, pour apaiser son âme et calmer ses sanglots
Crêtes de chrysoprases taillées à la serpe sur cette mer démontée habillent au loin fragile voile de nudité
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