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223. ÉLOGE DU PARFUM DE FÉMINITE
BONNARD, MARTHE ET LE BAIN
Qu'une heure suffise à la journée pour n'être qu'à soi en son havre de féminité
La serviette est encore humide de son eau de bain, caressant là sa peau douce
Chaque jour, plus délavée, plus colorée, selon l'inclinaison du soleil à son reflet
Où l'harmonie intime renaît le jour avec pureté pour lui prodiguer ses bienfaits
En apesanteur, d'où le bain fait crépiter ses galets effervescents d'huiles ocrées
ÉLOGE DU PARFUM DE FÉMINITE
L'éloge du parfum de féminité peut ainsi se décrire, à la toilette du petit matin,
Chaudes, ambrées et délicates sur la peau de son corps, les effluves se glissent,
A l'aurore, l'heure du bain caresse la promesse olfactive d'un instant d'éternité.
Au bien-être, ces moments, "Moi d'abord", au parfum de fatal égoïsme assumé,
Où, nimbée de vapeurs d'eau chaude quand l'intimité se confond à la plénitude,
En apesanteur, d'où le bain fait crépiter ses galets effervescents d'huiles ocrées
La journée dont on sait déjà la ritournelle, qu'on aimerait déjà voir se terminer,
Au rythme incessant que l'action sollicite, qu'à l'humeur, on se doit d'être lisse,
A la peau dure mais veloutée, solide mais caressante, dès l'aube, jusqu'à la fin.
Qu'une heure suffise à la journée pour n'être qu'à soi en son havre de féminité,
La femme n'a pour souci que le bien-être de ses proches et autres avant le sien.
Alors le bain, sa parenthèse, cet instant de solitude béni aux bulles enchantées,
Se savoure comme on boirait un grand cru, en humant ses parfums d'exotisme,
Aux senteurs lointaines de bois de santal, de myrrhe, d'ambre doré, de benjoin,
Qu'en fermant les yeux on se sente plus douce que Vénus au seuil de l'érotisme
S'imaginant être d'un peintre amant, l'inspiratrice aimée, la muse personnifiée,
Frisant l'œil du regard aiguisé sur le galbe d'une hanche ou la courbe d'un sein,
En posant sur la toile, au pinceau de poils de martre, les couleurs de sa nudité.
L'idéale y fait trempette, le savon à la main et devient le sujet de son aquarelle,
Chaque jour plus délavée, plus colorée, selon l'inclinaison du soleil à son reflet.
Son univers tient en ce lieu où ses meubles, ses objets, avec elle, ne font qu'un,
Telle une icône, même en son absence, son parfum y signe sa présence sacrée.
La serviette est encore humide de son eau de bain, caressant là sa peau douce,
La femme, à sa toilette, n'est jamais plus proche de l'homme que par la pensée.
C'est un endroit où la place est donnée à la rêverie, la préservation du féminin,
Où l'harmonie intime renaît le jour avec pureté pour lui prodiguer ses bienfaits,
Et, où une goutte de parfum de féminité s'en vient rebaptiser l'âme de la belle.
Et, où une goutte de parfum de féminité s'en vient rebaptiser l'âme de la belle.
La femme, à sa toilette, n'est jamais plus proche de l'homme, que par la pensée
Son univers tient en ce lieu où ses meubles, ses objets, avec elle, ne font qu'un
Au rythme incessant que l'action sollicite, qu'à l'humeur, on se doit d'être lisse
Au bien-être, ces moments, "Moi d'abord", au parfum de fatal égoïsme assumé
La journée dont on sait déjà la ritournelle, qu'on aimerait déjà voir se terminer
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Commentaires
... où l'intimité rime avec un rituel enrichi au grès du temps écoulé :
Un an de plus un soin de plus.