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236. AU NID-DE-PIE, LA VIGIE
Dans ce ciel orangé, la nuit chaude montre son ombre, la Lune se fait l'amie de la vigie
Il est tant beau qu'il paraît irréel, le ciel d'améthyste lui plaque à l'horizon quelques nuages d'or,
De près, de haut, la route jusqu'à elle trace le chemin, balise la route des bateaux, au loin
AU NID-DE-PIE, LA VIGIE
Au nid-de-pie, l'homme veille, dans son phare, mât de hunier, la vigie scrute au large les bateaux.
De jour, de nuit, il guette, il alerte de sa lumière, il avertit, point d'être ici la nuit ne va s'assoupir.
Le soir, quand le Soleil finit sa course folle de la journée, la Lune, déjà ronde, lui répond en reflets,
Dans les nuages qu'elle transperce, cache ses émotions à sa vue, le verse à l'orangé sans le ternir,
Dans ce voile enrubanné de gris nuages elle irradie, telle une mariée mise sous cloche tout là haut.
Parfois sur ses flancs la mer s'enroule dans un manteau d'écume, lové dans sa fourrure de mousse,
Qui tourbillonne, fracasse son socle, impassible, la vigie trône et, dans la bave rugissante des flots,
Du lanterneau rougeoyant, se piquerait à jouer au bâton de rouge à lèvres, coquelicot waterproof,
Qu'on distingue de loin, droit, élancé, au bout arrondi renfermant la lumière scintillante d'un halo.
Au soir venu, attirant les oiseaux, traverse les nuages, comme un mirage une nuit de Lune Rousse.
Souvent perdue en mer, accrochée à son rocher, la vigie abandonnée affronte les vents fièrement,
Elle a, chaque soir, un rendez-vous galant avec les marins de tous bords qu'elle attend la journée.
Pour eux, elle brille de mille feux, apaisant leurs tourments, jusqu'aux premières lueurs de l'aube,
Elle n'en manque pas un et chacun à son heure répond d'un clin d'œil dans une tendre complicité.
Au nid-de-pie, la présence vigie offre à la mer sombre un bain de Lune qui brille à son firmament.
La mer et les nuages, en spectateurs avertis, participent chaque nuit à cette production théâtrale.
La mise en scène est bien rôdée, les acteurs selon la météo et l'humeur vont changer de costumes,
Du plus simple par temps clair et mer d'huile, au plus ébouriffant et, tempêtant leurs voix en écho,
Il y tient le soir le rôle phare, personnage récurant, maître des éléments dans la brise qu'on hume,
Et balaie les vents de ses éclairs lumineux en rythmant les heures d'une représentation magistrale.
L'écume tourbillonne, fracasse son socle, se jette contre ses flancs, impassible, la vigie trône, il se piquerait, dans la bave rugissante des flots, à jouer au bâton de rouge à lèvres, coquelicot waterproof
Perdue au loin sur son rocher, abandonnée aux éléments, la vigie, fière, affronte les vents
Sur ses flancs, la mer s'enroule, dans son manteau d'écume, comme lové dans une fourrure de mousse
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