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237. LES RAMPANTES
Créant leur territoire, cette zone franche entre la plage et la mer, frontière entre l'humide et le sec
Première arrivée, fatiguée du long voyage, en rampant est venue s'échouer, attendant ses consoeurs
Du plus vert prairie au brun ambré, bronzées par de chauds rayons, on aimerait bien là les croquer
Ici, sur un présentoir, un nid de gourmandise, couette mousseuse accueillante aux coquillages fatigués
La mer répand sa chevelure ondulante, dépose des mèches de-ci de-là qui, lentement, s'effilochent
Balayant la grève de leurs lianes, se mettent en boules, se pelotonnent les unes contres les autres
LES RAMPANTES
Les algues rampantes s'accrochent au sable, au sec sur la plage, dans l'eau, ballotées par les flots,
Balayant la grève de leurs lianes, se mettent en boules, se pelotonnent les unes contre les autres,
Jusqu'à s'immobiliser quand la mer redescend à marée basse et, se séchant, immobiles au soleil,
Apprécient tant la situation, durant quelques heures, en cette position dormante elles se vautrent,
Ainsi alanguies, les rampantes iodées ternissent leurs couleurs et se matifient dès qu'il fait chaud.
La mer répand sa chevelure ondulante, dépose ses mèches de-ci de-là qui, lentement, s'effilochent,
S'amoncellent, se teignent à la mousse d'écume, brassées par les vagues et rincées abondamment,
De fil en fil, tissent leurs écheveaux, comme perruques poudrées pour sirènes élégantes de la côte,
Qui, venant là reposer leurs écailles irisées et choisir laquelle au bal de Neptune leur irait sûrement
Repartiront dès la prochaine marée haute leurs emplettes posées sur leurs têtes faire la bamboche.
Toutes douces au toucher, courbées, sensuelles, offertes à la mer et au vent, caressantes au soleil,
En tenue d'Eve, captives évanescentes, légères, installées sur cette couche humide, belles à rêver,
Offrandes de l'onde, Déesses dansent à volonté, se cambrent, lascives, aux doux rythmes des flots,
Du plus vert prairie au brun ambré, bronzées par de chauds rayons, on aimerait bien là les croquer,
Invitées au festin d'un roi et nues sur un lit de sable d'or, d'un poisson elles feraient des merveilles.
En apéritif d'un festin de Neptune, tout en nuances, elles prennent ainsi la forme d'olives colorées,
Sur un présentoir nid de gourmandise, la couette mousseuse accueillante aux coquillages fatigués,
Entre envie de reprendre la mer et désir de se fixer, les naufragées s'échouent sur de larges bancs,
Qui vont goûter la douce hospitalité de la grève pour que les rampantes algues puissent se reposer,
Restes du banquet, convives repus sont restés, ombres moussues repartiront à la prochaine marée.
Quelques unes, c'est certain, éliront domicile un temps en ces lieux propices, histoire de voir venir,
Transportant leurs âmes vagabondes chargées d'amertume, y installeront aisément leur périmètre,
Créant leur territoire, cette zone franche entre la plage et la mer, frontière entre l'humide et le sec,
La douceur du sable blond, la fraîcheur de l'eau, un pied marin, l'autre sur terre cherchant son être,
Les rampantes ne s'enracinent jamais qu'à demi toujours partantes aux vents meilleurs du devenir.
De fil en fil, tissent leurs écheveaux, comme perruques poudrées pour sirènes élégantes de la côte
En apéritif du banquet de Neptune, elles prennent ainsi, tout en nuances, formes d'olives colorées
Ainsi alanguies, les rampantes iodées ternissent leurs couleurs et se matifient aux rayons du Soleil
Restes de banquet, ombres moussues, convives repus en ont laissé qui repartiront à la prochaine marée
Entre envie de reprendre la mer et désir de se fixer, les naufragées de la mer, échouées par larges bancs
Cueillies fraîches en petite quantité, assureront sont content d'iode en salade pour toute la maisonnée
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