Parcelles d'améthyste, de Rhodonite, de Quartz rose délimitées de traits de Calcédoine, parsemées de Jade, de Péridot

Entre Onyx, Pyrite, Labradorites Citrines et Sphènes en vaguelettes dévalent la pente en terrasses

 Rubéllites, Rhodonites, touches de Péridot perdues dans cet amas de Calcédoines, de Quartz fumé

Bandes de Chrysoprases, Spinelles, Agates, Pierres de Soleil s'amoncellent

Au soir d'Améthystes, de Pierres de Soleil aux pourtours d'Onyx, les terrasses se superposent

Une toile où la Turquoise l'emporte au Saphir, la Topaze bleue au vert Péridot, l'Aigue Marine dit son mot

L'Agate Mousse dévalant jusqu'en bas la pente en douceur, agrémentée de poudre de Tourmaline

Couleurs de Mookaïte, pierre des aborigènes d'Australie où se mêlerait la Cornaline, le Grenat

PIERRES DE RIZIÈRES

Quand la terre nourricière, au Yunnan, se fait architecte de la nature, elle devient pierre, géologie,

Nous fait revoir notre vision du monde, de ses cultures en terrasses qui y retiennent l'eau de pluie,

Accrochant à nos regards qui puisent à ses ressources, le riz, un instant de paix à nos yeux ébahis,

Qui, en surface, de loin, se met en quatre, en dix, en mille strates pour enfin nous éblouir à l'infini.

Comme un puzzle géant assemble ses morceaux, par bandes, languettes, en dessinant le paysage,

Nous faisant ainsi à chaque heure du jour profiter de ses humeurs comme un cahier de coloriages.

Que le temps soit gris, le ciel annonce l'eau de vie du riz qui viendrait par surprise un soir d'orage,

Le labeur incessant en prime de courage, ou par beau temps quand le ciel est au bleu sans nuage.

De loin, de près, la géographie nous surprend, nous imprègne des couleurs, de l'artifice des lieux,

Selon l'heure, l'orientation du Soleil, les ombres, l'adret, l'ubac, dans une profusion de camaïeux, 

Les vents, les brumes de chaleur, les nuages accrochés aux cimes qui, du ciel, en écartent le bleu,

Du regard, balaye terrasses en travelling, on repasse chaque jour le film en écarquillant les yeux.

La beauté des strates en fait une toile de pierres où la Topaze bleue l'emporterait au vert Péridot,

Délimitées par le trait sombre du Saphir, quand Turquoise fait surface, l'Aigue Marine dit son mot,

Ailleurs, Onyx, Pyrite, Calcédoine, Pierre de Soleil s'étreignent, Labradorites et Sphènes font écho,

Là, c'est la Mookaite qui nous attend, où se mêleraient Cornalines et Grenats pour faire plus beau.

Ici, l'Agate Mousse a répandu sa neige et laisse poindre de-ci, de-là, ombres de Péridot, d'Olivine,

Des Tsavorites, enchâssées d'Onyx et, jusqu'aux derniers rayons du Soleil aux reflets de Citrines,

Comme gemmes paysagées sorties de la Terre, elles glissent en surface couleurs de Tourmalines,

Elles se font gourmandises au jour telles couches successives entassées de douceurs en verrines.

Au soir tombé, elles reflètent l'Améthyste, l'Opale irisée, à l'ombre, elles brûlent leurs mille feux,

C'est un kaléïdoscope qui n'en finit pas de miroiter à perte de vue, à fleur d'eaux, comme un jeu,

Qui fait bouger ses parcelles minuscules, c'est aussi la parure excentrique qu'on sortirait un peu,

Un manteau aux frou-frous bordés de fourrure, taillé en arrondis et surpiqué de bords duveteux.

On assiste à un défilé d'élégantes en terrasses qui prélassent leurs contours richement bijoutés,

Qui brillent de nuit, de jour, attirant le regard des visiteurs qui viennent pour les photographier.

Ces terrasses, aux reflets d'ici, sont autant de pierres de rizières, lieu qui ne cesse d'émerveiller,

Offrent leur beauté que les récoltes soient généreuses ou pas, au cœur, qu'on a du mal à quitter. 

L'Oeil de Tigre, l'Oeil de Feu vous regarde par-delà la colline, au loin, brillant au soleil

L'Agate Mousse a répandu sa neige et laisse poindre de-ci, de-là, l'ombre du Péridot, de la Tsavorite, de l'Olivine, enchâssées d'Onyx

Aigues-Marines pointent dans le soir Saphir, le Soleil aux dernières lueurs de Citrines s'endort

Comme gemmes paysagées sorties de la terre, elle tracent en surface leurs terrasses vallonnées 

Strates aux miroirs d'eau bordées de verdure n'en finissent plus de dévaler la pente, traçant le paysage en terrasses à perte d'horizon

Au soir tombé, elles reflètent l'Améthyste, l'Opale, à l'ombre, la nuit s'embrase de mille feux

Le jour lui revêt son manteau de mousse, d'où la verdeur cache le trésor des semences, c'est donc là, au Yunnan, le grenier à riz du Monde que montent ses offrandes en terrasses, priant le ciel à perte d'horizon